13 mai 2024

Marion Banide

Manifestation des agriculteurs : Quand l’exigence de durabilité se heurte à la réalité économique – Partie 1

Résoudre le dilemme entre accessibilité, rentabilité
et durabilité.

La production d’aliments et de produits agricoles de manière éthique entraîne souvent des coûts plus élevés, en raison de l’investissement accru dans des méthodes agricoles durables, des frais de certification et des économies d’échelle limitées (du fait de rendements réduits). L’imprévisibilité des modèles météorologiques accroît l’incertitude de l’approvisionnement, ce qui pèse davantage sur les agriculteurs engagés dans des pratiques agricoles responsables.

Bien que ces coûts élevés devraient logiquement se répercuter sur des prix plus élevés pour les consommateurs finaux, la stratégie des détaillants visant à maintenir des prix compétitifs entraîne une compression progressive des marges des agriculteurs. Cela compromet non seulement leur capacité à produire durablement à long terme, mais met également en péril leur propre subsistance. La mondialisation, tout en ouvrant de nouvelles opportunités de marché pour les agriculteurs, les confronte également à une concurrence intense, favorisant souvent les plus grands conglomérats agroalimentaires au détriment des petites exploitations familiales.

Pour résoudre cette problématique complexe, il est essentiel de trouver un équilibre délicat entre les besoins des consommateurs et des producteurs. Les décideurs ont réagi en adoptant des réglementations telles que la Directive sur la diligence raisonnable, visant à renforcer la position des agriculteurs au sein de la chaîne d’approvisionnement. De même, des initiatives telles que la Directive sur les pratiques commerciales déloyales ont pour objectif de réguler les relations entre acheteurs et vendeurs, favorisant ainsi des pratiques commerciales plus équitables.

Le concept de responsabilité partagée et de juste prix, promu tant par les agriculteurs européens que non européens, prône la répartition équitable des coûts liés à la durabilité entre tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement, en particulier ceux ayant un pouvoir de négociation significatif et influençant les prix, comme les détaillants et les transformateurs. En encourageant la collaboration et l’action collective, la responsabilité partagée vise à instaurer un système alimentaire plus durable et résilient, bénéfique tant pour les producteurs que pour les consommateurs.

Cependant, malgré ces avancées positives, les politiques actuelles négligent encore l’impact profond du changement climatique et des variations météorologiques sur la productivité agricole. Il est essentiel de s’attaquer aux défis climatiques pour garantir la durabilité à long terme des systèmes de production alimentaire.

Pour continuer la lecture, cliquez ici pour la partie suivante : Protestations des agriculteurs : Quand l’exigence de durabilité se heurte à la réalité économique- Partie 2. Donner du pouvoir aux consommateurs pour faire des choix alimentaires durables. 

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13 mai 2024

Marion Banide

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