« Quels projets pour la France ? L’élection présidentielle : un mois après »
« Quels projets pour la France ? L’élection présidentielle : un mois
Selon RTE, la situation énergétique serait plutôt rassurante : les stocks français sont remplis à 94 % et devraient l’être à 100 % pour le 1er novembre, permettant d’aborder sereinement la saison hivernale, pour peu que les températures restent dans les normales de saison. Une baisse de tension de 5 % est également prévue sur l’ensemble du réseau électrique. Cette diminution permet d’importantes économies d’électricité et a peu d’impact sur les appareils électriques et circuits électroniques des industries et entreprises : ils sont configurés pour encaisser des petites variations de tension, tant que la baisse reste modérée.
Le jeudi 6 octobre, le gouvernement a présenté son plan de sobriété énergétique. L’économie des consommations d’énergies apparaît comme une nécessité afin d’éviter le recours aux délestages. S’il concerne aussi bien les ménages que les secteurs public et privé, les entreprises sont concernées par un ensemble de mesures visant 10 % d’économies sur deux ans, parmi lesquelles :
Ces efforts de sobriété devraient permettre de passer l’hiver sans encombre, à moins que l’hiver ne s’annonce particulièrement froid. L’agenda énergétique s’active : la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle tourne de nouveau, et celle du Havre pourrait bien en faire de même, “à titre conservatoire” dixit le Gouvernement. Si cette mesure entend assurer la sécurité d’approvisionnement énergétique, elle n’est pas sans impact environnemental en raison des importantes émissions de gaz à effet de serre engendrées. De plus, les États-Unis expédient désormais leur gaz naturel liquéfié vers l’Europe pour remplacer les importations russes, lequel est deux fois plus polluant que le gaz.
Le nucléaire, lui, a le vent en poupe. Sur les 56 réacteurs existants, 32 sont arrêtés en raison de risques de corrosion. Dans l’attente que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) donne son accord sur leur redémarrage, le fournisseur d’énergies français promet de réactiver progressivement 26 réacteurs entre septembre et février. Si ce calendrier semble plutôt ambitieux, la France sera toutefois plus sereine dans la gestion électrique de l’hiver en cas de vague de grand froid.
La hausse faramineuse des factures étrangle de nombreuses entreprises et industries, notamment parmi les plus énergivores. La demande en groupes électrogènes a littéralement explosé afin de pallier la perte de vitesse de production ou éviter de perdre des stocks de denrées réfrigérées. Duralex a annoncé sa fermeture pour 5 mois, Arcelor Mittal et Arc France divisent leur activité, et la liste de ceux qui en font de même, voire réduisent leurs effectifs, s’allonge. Pour soutenir les entreprises les plus touchées, le gouvernement a mis en place un dispositif d’aides. Cependant, ses critères d’éligibilité devraient être élargis pour éviter que la récession et la désindustrialisation ne se généralisent dans l’Hexagone sur les années à venir.
Face à la crise énergétique, la transition vers les renouvelables et l’indépendance énergétique paraît inévitable. La France accuse un retard en la matière par rapport à d’autres pays d’Europe et aux objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Le jeudi 22 septembre 2022, Emmanuel Macron s’est rendu à Saint-Nazaire pour l’inauguration du premier parc éolien français, l’occasion pour lui de préciser sa stratégie énergétique pour le nucléaire et les renouvelables. Ceci n’est pas sans faire écho au projet de loi de programmation énergie climat, attendu au cours de l’automne. L’objectif : planifier à long terme la transition écologique et énergétique de la France, vers un mix énergétique varié. D’ici 2050, de nouveaux réacteurs nucléaires seraient construits, 50 parcs éoliens supplémentaires sont prévus en mer, les capacités photovoltaïques monteraient à 100 GW, et l’éolien terrestre serait doublé.
La France s’apprête à affronter une période semée d’incertitudes. Les aides gouvernementales, le soutien annoncé prioritairement aux entreprises, ainsi que les politiques énergétiques actuelles et planifiées sont encourageantes. Si l’enjeu immédiat demeure la météo, notre pays semble toutefois mieux armé face aux risques d’approvisionnement énergétique, présents et à venir, que d’autres pays d’Europe. À plus long terme, c’est la situation financière des entreprises qui pose question et nécessite une action renforcée, tout en restant cohérent avec l’urgence climatique actuelle et l’objectif de neutralité carbone du pays à horizon 2050.
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