La Conférence des Parties des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) tenue à Glasgow devait constituer une étape clé de la politique climatique mondiale. La communauté internationale s’est réunie durant deux semaines dans la ville écossaise pour faire le point sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris. L’objectif principal était de renforcer les engagements des pays à s’attaquer aux principaux moteurs du changement climatique de façon à limiter la hausse globale de la température à 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Cependant, une pièce majeure du puzzle climatique n’était pas inscrite à l’agenda officiel de la Conférence : les systèmes alimentaires.

Les systèmes alimentaires : l’éléphant dans les salles de négociation de la COP26

Nous devons tous manger : la nourriture nous rapproche et est, de par le monde, intimement liée aux valeurs sociétales et culturelles. Nos schémas de production et de consommation alimentaires exercent toutefois une pression significative sur nos ressources naturelles (comme l’eau et la terre) et sont une cause majeure de changement climatique.

En effet, la production alimentaire est responsable d’un tiers de toutes les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines.

À titre d’exemple, le secteur agroalimentaire et en particulier le secteur de l’élevage comptent respectivement pour 53 % et 14 % des émissions mondiales de méthane. Afin de réduire cette empreinte climatique, il est nécessaire de modifier nos modes de production et de consommation alimentaires, ainsi que le contenu de notre alimentation. Des études scientifiques suggèrent qu’une partie de la solution consisterait à adopter une alimentation plus respectueuse du climat (par ex. avec plus d’aliments d’origine végétale) et des pratiques agricoles plus durables.

Pourtant, l’empreinte climatique des systèmes alimentaires a été largement ignorée dans les discussions politiques de la COP26. On constate par exemple que des initiatives majeures lancées durant la conférence – comme le Global Methane Pledge – ont omis de reconnaître l’impact du secteur agroalimentaire et d’identifier la modification de nos régimes alimentaires comme puissant outil dans la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

L’alimentation au menu des discussions des parties de la COP26

Hague a participé à la COP26 au nom de l’Alliance européenne pour l’alimentation végétale (EAPF), qui coorganisait un événement parallèle dans le pavillon de l’UE en collaboration avec ProVeg International, Oatly et la Fondation Barilla. Cet événement s’est concentré sur les approches possibles pour réduire l’empreinte climatique des systèmes alimentaires.

De nombreux autres événements organisés par des ONG, des entreprises et des organisations de la société civile ont également abordé l’importance d’inclure les systèmes alimentaires dans les stratégies nationales et mondiales de lutte contre le changement climatique.

Indépendamment de l’approche suivie par les parties prenantes pour permettre la transition agroalimentaire – par ex. en promouvant l’innovation alimentaire, en soutenant des pratiques durables comme l’agroécologie et l’agriculture régénératrice ou en militant pour l’adoption d’un régime alimentaire plus riche en végétaux –, on observe un large consensus sur la nécessité d’inclure les systèmes alimentaires dans les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique pour atteindre l’objectif de 1,5 °C de l’Accord de Paris.

Vers une Journée de l’Alimentation à la COP27

Beaucoup de parties prenantes impliquées dans la chaîne de valeur de l’alimentation durable demandent aux leaders mondiaux que les systèmes alimentaires fassent partie intégrante de la COP27, qui se tiendra l’année prochaine en Égypte. Cela pourrait se faire en organisant une journée spéciale consacrée à l’alimentation afin de s’assurer que les politiques nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des systèmes alimentaires fassent l’objet d’un débat de fond.

Cette pièce manquante du puzzle sera-t-elle inscrite à l’agenda du climat mondial en 2022 ? Nous demandons à la communauté internationale qu’il en soit ainsi.

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Silvia Alunni