12 mai 2023

Jorick Albers

La politique industrielle néerlandaise de nouveau sur les rails

Les entreprises sont-elles toujours attirées par les Pays-Bas ? Les conditions d’investissement sont-elles « sous pression » comme le prétendent les organisations patronales ? À quoi devrait ressembler l’industrie en 2030 ou 2050 si les Pays-Bas veulent tenir leur engagement de neutralité carbone ?
Y a-t-il suffisamment d’espace pour la fabrication et la production industrielle ? Ces questions circulent en boucle dans les sphères politiques et économiques. Pourtant, à lire la déclaration du printemps du gouvernement néerlandais, publiée il y a quelques semaines, il ne fait aucun doute que la politique industrielle fait son grand retour.

Un gouvernement qui s'affirme et qui prend les devants

Le pays a vu ces dernières années une diminution de sa capacité de production industrielle. La crise énergétique, en provoquant une hausse des prix de l’énergie, a augmenté le niveau général de l’inflation.

A cette conjoncture morose sont venues s’ajouter des pressions règlementaires et politiques qui ambitionnent une réduction des émissions de CO2 du secteur industriel.


Et puis il y a eu l’introduction aux Etats Unis de l’Inflation Reduction Act (IRA), un grand plan budgétaire pour l’industrie américaine visant à stimuler les secteurs des « technologies propres », à condition qu’elles soient « fabriquées aux États-Unis ». Grâce à de généreuses subventions, l’IRA incite les entreprises à investir aux États-Unis. Une perte de compétitivité majeure qui menace les Pays-Bas et l’Europe.

Face à ces défis, le gouvernement reprend de plus en plus le contrôle du secteur afin de résoudre tous ces problèmes. Il suffit de penser aux accords individualisés de réduction des émissions de CO2 conclus avec les grandes entreprises. Fait important, la politique industrielle a pris un caractère plus « vertical », le gouvernement ne se contentant pas de mener une politique visant à créer des circonstances, mais intervenant activement par des incitations et des investissements en faveur d’industries ou d’écosystèmes spécifiques. L’État est redevenu un acteur actif. Ce pilotage étatique s’inscrit dans la durée.

Les règles du jeu sont (en partie) fixées à Bruxelles

À Bruxelles, on assiste également à une approche plus proactive de la politique industrielle. Alors que des mesures ad hoc étaient initialement mises en œuvre pour faire face aux crises (par exemple, l’assouplissement temporaire des restrictions en matière d’aides d’État), la Commission européenne propose désormais un ensemble de politiques et de recommandations basées sur une stratégie globale de long terme.

Avec le « Green Deal Industrial Plan » et le « Net Zero Industry Act », parallèlement à la « Critical Raw Materials Act », la Commission européenne dessine les contours de l’industrie de demain en Europe.

Et les plans européens regorgent d’objectifs, d’une plus grande indépendance globale et d’une « autonomie stratégique » à la neutralité climatique et à la circularité, en passant par la diversification économique et l’innovation. Tels sont les grands enjeux dont les lignes directrices seront fournies aux membres de l’UE sous la forme d’une législation européenne connue sous le nom de « règlements et directives ».

Les discussions sur l’avenir de l’industrie en Europe, et par conséquent celui des Pays-Bas, seront centrées sur ce paquet européen.

Un retour au Plan Calcul ?

Il convient de noter que Bruxelles a une motivation politique importante pour générer 40 % des « technologies vertes stratégiques » en Europe d’ici 2030. Le célèbre groupe de réflexion Bruegel, basé à Bruxelles, a comparé ce programme au désastreux Plan Calcul des années 1960, qui visait à stimuler le secteur informatique français par crainte que la France ne devienne trop dépendante des États-Unis. Il est également impossible d’éviter la comparaison avec l’IRA.

Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce qui sera discuté dans les mois à venir. Les programmes spéciaux prévus pour certaines technologies propres, les objectifs de production ou les restrictions commerciales potentielles pourraient susciter des débats dans l’arène politique.

Un doigt sur le pouls

Nous sommes au cœur d’une nouvelle révolution industrielle – le passage à une économie à faible émission de carbone et circulaire – comme le souligne fréquemment Frans Timmermans, le responsable du Green Deal au sein de l’UE. Cependant, la grande question est de savoir qui seront les bénéficiaires et les perdants de ce changement, et comment se présenteront les règles du jeu internationales pour les entreprises ?

Hague Corporate Affairs propose une analyse des tendances politiques et aide les entreprises et les autres parties prenantes à La Haye et à Bruxelles à prévoir les changements importants.

Nous partagerons régulièrement nos connaissances et organiserons des réunions informelles pour discuter des développements dans le domaine de la politique industrielle dans les semaines et les mois à venir.

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12 mai 2023

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