L’Europe a toujours occupé une place prépondérante dans le discours politique d’Emmanuel Macron. Son discours de la Sorbonne en 2017, prononcé quelques mois après son élection, détaillait déjà les priorités de son mandat pour l’Europe – dont beaucoup ont été reformulées lors de son discours de présentation en décembre 2021, en soulignant en creux ce que le président n’a pas réussi à faire avancer ou pas suffisamment, à l’image de l’Europe de la Défense et de la réforme du droit d’asile.
Le maintien de la PFUE par Emmanuel Macron lui offre une occasion unique de renforcer ses références européennes tout en consolidant sa base électorale. Au-delà des mesures concrètes, elle devient ainsi un instrument stratégique de sa campagne, une tribune via laquelle il peut réaffirmer sa vision de l’Europe, un de ses marqueurs politiques. Elle lui permet de revenir à ses fondamentaux – la promotion de la souveraineté européenne et la dénonciation des nationalistes – tout en dessinant les éléments capitaux de son programme.
Une réélection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la France renforcerait sa légitimité et ses ambitions pour la PFUE. S’il venait à ne pas être réélu, la question se posera alors de la continuité et la force des engagements pris par la France dans le cadre de son mandat européen. Si changement de président de la République il y a, et pour peu qu’il ou elle soit eurosceptique, qu’adviendra-t-il des priorités établies par Emmanuel Macron ?
Enfin, le télescopage des deux évènements politiques ne devrait pas faire oublier au président française la priorité donnée à d’autres sujets hautement sensibles notamment sur le plan géopolitique. Selon notre expert géopolitique Ed Kronenburg, ancien ambassadeur des Pays Bas en France et partenaire associé chez Hague France Conseil :