27 mars 2023

Cinq questions à Felipe García-Echeverri

Felipe García-Echeverri, qui êtes-vous?

Je suis né et j’ai grandi à Bogota, en Colombie, où j’ai commencé ma carrière d’avocat spécialisé dans les opérations impliquant des investissements étrangers, le droit des sociétés et le commerce international. Il y a plus de 20 ans, je suis devenu associé fondateur d’un cabinet d’avocats international basé à Bogota et, en 2014, j’ai été nommé magistrat du Conseil national électoral de Colombie. Après cette expérience, j’ai poursuivi mon carrière dans le secteur public, en officiant en tant qu’ambassadeur auprès de l’UE et de l’OTAN de 2019 à 2022 à Bruxelles.

Que ferez-vous chez Hague ?

En tant qu’associé de Hague, je compte me concentrer sur les domaines du commerce international, de l’agroalimentaire, de l’énergie, de la sécurité et de la défense. D’une part, je servirai de lien entre le secteur industriel de la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) et les institutions de l’UE. D’autre part, je soutiendrai les entreprises internationales basées dans l’UE qui ont des intérêts dans la région ALC. 

Pourquoi avez-vous dit "oui" à Hague ?

Je considère Hague comme une étape naturelle et intéressante dans la poursuite de ma carrière professionnelle. Elle me permet de combiner mon expérience du secteur privé en Amérique latine et dans les Caraïbes avec le rôle institutionnel plus récent que j’ai pu avoir et dans lequel j’ai eu l’occasion de représenter les intérêts de mon pays la Colombie auprès de l’Union européenne.
Alors que l’UE considère la région ALC comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique et un partenaire stratégique sur plusieurs points tels que la sécurité alimentaire, les matières premières et l’énergie, la mise en œuvre des politiques de l’UE pose des défis de marché et de réglementation à l’industrie de la région, dont les institutions économiques et politiques sont plutôt méconnues par les législateurs européens.

« Mon objectif à Hague est précisément de contribuer à la promotion d'un dialogue et d'une coopération mutuellement bénéfiques entre les deux blocs, dans un contexte géopolitique qui exige de l'UE qu'elle renforce ses partenariats avec différentes régions du monde. »

Quelle expertise apportez-vous et en quoi cela aidera-t-il nos clients ?

Mon expérience professionnelle, d’abord en tant que juriste international et arbitre, puis en tant qu’ambassadeur, m’a permis de bien comprendre le paysage institutionnel complexe de l’UE et les défis auxquels est confronté le secteur des affaires de l’ALC. C’est un fait qu’il est difficile pour l’industrie et les représentants politiques de l’ALC de s’engager de manière fructueuse avec les décideurs de l’UE et de faire entendre les intérêts légitimes de l’ALC. Cependant, nous voyons également une grande opportunité pour un partenariat commercial renouvelé entre l’UE et l’ALC à la suite de la guerre en Ukraine et à l’approche des sommets politiques et commerciaux UE-CELAC en juillet. Par conséquent, l’élan est là et il exige des efforts de plaidoyer vigoureux combinés à un réseau solide et à une connaissance du contexte de l’UE de l’intérieur, ce qui est exactement l’expertise que j’apporte aux clients internationaux de Hague.

Quelles tendances peut-on attendre dans le domaine du commerce international UE-ALC en 2023 ?

Le scénario mondial est plus compliqué que jamais. Les tensions géopolitiques s’accroissent à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des événements en cours en Iran et à Taïwan. Comme on l’a vu lors de la pandémie de COVID-19, le commerce international repose sur des chaînes de valeur mondiales, ce qui signifie que des perturbations du marché dans une région spécifique du monde pourraient avoir un impact sur les relations commerciales entre pays dans d’autres régions. Les tensions et les sanctions internationales affectent les exportations, entraînant une augmentation des coûts pour les producteurs et les exportateurs et une hausse des prix pour les consommateurs. D’autre part, les conséquences néfastes de la crise climatique affectent de plus en plus la population mondiale. Une course politique est engagée pour promouvoir la transition verte de l’économie. Alors que l’industrie de l’ALC s’est engagée à jouer son rôle dans l’adoption de pratiques plus durables, les producteurs supportent notamment les coûts associés à la mise en œuvre des politiques de durabilité de l’UE, avec des conséquences sociales et économiques potentiellement préjudiciables. Les solutions au changement climatique ne peuvent être efficaces que si elles sont élaborées ensemble et si les efforts sont partagés tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Il reste beaucoup à faire à cet égard, et notre objectif sera de nous engager avec les institutions de l’UE dans une coopération fructueuse afin de nous assurer que l’industrie de la région ALC dispose des outils et du soutien nécessaires pour atteindre ses objectifs en matière de développement durable.

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