12 avril 2022

Pourquoi Paris ?

Cela a dû être un déjeuner impressionnant pour un certain nombre de nouveaux ministres néerlandais. La grandeur du palais de l’Élysée, résidence du président de la République française, et la présence du président lui-même et de cinq de ses ministres autour de la table. Voilà ce que l’on appelle rejoindre le “grand travail de l’Europe”. En mars, le Premier ministre Mark Rutte et de ces ministres se sont rendus à un déjeuner de travail franco-néerlandais. Menu inconnu, mais probablement meilleur que le sandwich au fromage traditionnellement consommé au Ministère, à La Haye.

Ce qui pouvait à première vue passer pour un évènement anodin, nous en disait en fait bien plus sur qui se tramait sur la scène politique à ce moment-là. Jusqu’à présent, le cabinet néerlandais n’avait assisté à de tels sommets qu’avec des collègues allemands et italiens. Que nous puissions maintenant rejoindre les Français autour de la table – une initiative conjointe du président Macron et du Premier ministre Rutte – montre le lien grandissant qui unit la France et les Pays-Bas. D’autant plus que les panneaux au sein de l’Europe avaient bougé après le Brexit.

Pourquoi Hague a-t-il ouvert un bureau à Paris ? C’est une question que l’on me pose souvent. Qu’allez-vous faire là-bas ? Les Néerlandais ne sont pas à court de préjugés lorsqu’il s’agit de la France – perçu par beaucoup comme un pays impénétrable, hautain, dont il est impossible de pénétrer le marché et où le système politique, opaque, est dominé par la maison royale de l’Elysée. Il n’y a pas si longtemps un vice-Premier ministre néerlandais s’exprimait de la sorte à propos de la France : « La France est un beau pays, quel dommage que les Français y vivent”. Côté français, ça n’a pas toujours été rose non plus. L’un des plus grands écrivains français, Voltaire, décrivait même les Pays-Bas comme “le pays des canaux, des canards et des canailles”.

Sandrine Lauret, Ed Kronenburg, Marion Banide et Stéphane Abrial.

Ce temps est maintenant révolu. Alors que notre allié naturel, la Grande-Bretagne, a quitté l’Union Européenne, les Pays-Bas doivent trouver de nouveaux amis. Rutte a d’abord cherché le soutien d’autres petits pays dans la coalition hanséatique avec l’Irlande, la Finlande et les pays baltes, mais les Pays-Bas doivent également reconnaître que l’Europe tourne aussi autour de l’axe franco-allemand. Depuis le départ de la chancelière Merkel, le président Macron en est le moteur. En tant que petit pays, il vaut mieux en faire partie.

Les entreprises néerlandaises sont de plus en plus nombreuses à trouver des débouchés en France, l’un de nos principaux partenaires commerciaux. Qu’il s’agisse de technologies innovantes, d’agriculture, de défense ou d’énergie, la coopération avec la France offre de nombreuses opportunités pour les Pays-Bas. De ce fait, il est nécessaire de construire des ponts entre deux cultures très différentes. C’est le projet que nous portons avec l’ouverture de notre bureau parisien. L’expérience et le savoir de nos deux collaboratrices françaises Sandrine Lauret et Marion Banide, conjugué à la connaissance inégalée des rouages politiques de nos partenaires associés Ed Kronenburg, l’ancien ambassadeur des Pays-Bas à Paris, et Gén. Stéphane Abrial, ancien général de l’armée de l’air française nous en donnent les pleins moyens. Les premières entreprises néerlandaises ont d’ores et déjà trouvé le chemin de Paris via Hague Conseil. D’autres suivront.

Voilá pourquoi.

Peter ter Horst

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12 avril 2022
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